colère, Enfant, Ernestine

Grosse colère

La journée a été dense. Plus dense que d’habitude. Et, très logiquement, les enfants sont fatigués. Plus fatigués que d’habitude.

Je guette Ernestine. Je la sens prête à exploser. Ces soirs-là, ma petite fille si mignonne se métamorphose en cocotte-minute. Alors j’essaye de désamorcer au maximum. Je suis beaucoup souple. Elle me réclame son doudou ? Je vais le lui chercher, même s’il est à deux mètres de sa main. Elle ne veut pas se brosser les dents ? Tant pis, ce n’est pas un soir de moins qui va changer la donne. Sauf qu’il reste des points non négociables. Passer la nuit dans la voiture froide ? C’est non. Se rouler dans son lit avec son bavoir récupérateur transformé en garde-manger ? C’est non aussi. Et là, c’est le drame.

Ernestine si espiègle, si enjouée devient une vraie petite furie hystérique. Le docteur Jekyll a ici une sérieuse concurrente ! Elle commence par crier ce qu’elle veut (remonter dans la voiture, remettre son bavoir…) en déployant des trésors d’ingéniosité pour y parvenir. La seule et unique fois où elle a refermé une fermeture éclair, c’était dans une crise de colère (la miss ne voulait pas enlever son manteau) (alors que tous les soirs ou presque c’est moi qui dois la déshabiller entièrement). Quand elle voit que ça ne marche pas et que nous demeurons intraitables, elle crie encore plus fort. Des cris sauvages  et rageurs.

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C’est à ce moment que je veille sur Gustave. Une fois, en gentil petit frère qu’il est, il a voulu lui donner son doudou. Il n’a absolument pas compris pourquoi il se prenait un coup. Alors maintenant, les garçons savent que quand leur sœur est comme ça, on ne l’approche pas.

Bon, mais justement, cette sœur, on en fait quoi ? Ma réponse est désolante : rien. Je ne sais pas s’il en est de même pour les tiens, mais ici une fois que la crise est enclenchée, ça ne sert à rien d’essayer de parler / raisonner. Ernestine crie sans discontinuer (je suis toujours impressionnée par l’endurance de ces petites bêtes !), tape dès qu’on s’approche d’elle, jette tout ce qui se trouve à portée de sa main. Parfois elle s’isole d’elle-même, d’autres elle fait attention à bien rester dans notre champ de vision.

Et quand je la vois comme ça, bien sûr  que ça m’exaspère, mais surtout ça me fait mal au cœur. Parce que la première chose que je vois, c’est que mon enfant est en souffrance. Alors régulièrement – toutes les 10/15 minutes – je vais la voir pour lui proposer un câlin. Et à chaque fois j’espère que cette fois sera la bonne… ce qui est rarement le cas !

Ses deux dernières crises se sont soldées par un pipi dans la culotte. Et par une petite voix, toute faible d’avoir tant crié, , »oh non ! oh non ! non non non ! »

Une fois la tempête passée, on prend le temps d’en discuter un peu, souvent le lendemain. Mais que dire ? Dans le doute, je la rassure. Je lui dis que je vois bien que c’est difficile pour elle. Que je sais que l’anniversaire chez sa copine a provoqué un tsunami chez elle et que c’est normal d’avoir du mal à contrôler ses émotions. Qu’elle va grandir et que ça va devenir plus facile pour elle. Mais est-ce le bon discours ? J’avoue que je tâtonne.

Alors, régulièrement, on lit l’histoire de Robert que j’ai acheté spécialement pour elle. Et je pense que ça lui fait du bien – j’espère !

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En tout cas, une chose est sûre : c’est qu’en grandissant, des crises de type, on en a moins. Et c’est pas plus mal ! Mais… misère, Gustave commence à s’y mettre 😉

Et toi ? Tu es confrontée à ces colères apocalyptiques ? Tu as des astuces ?

15 réflexions au sujet de “Grosse colère”

  1. Coucou ! Malheureusement, je ne connais pas solutions miracles, tu appliques déjà des bons principes. Restez zen, à l’écoute, essayer de mettre des mots sur cette grosse colère, essayer d’en connaitre la cause..; tout ça, c’est déjà très bien ! Contenir, canaliser, et rassurer ! Je n’ai jamais fait de grosse colère quand j’étais enfant mais ma mère m’a toujours dit que j’avais eu une période où « tout » glissait sur moi, mes parents n’avaient aucune prise. J’image que ça va passer 😉

    Courage et à bientôt,
    Line de https://la-parenthese-psy.com/

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  2. Oh oui, je connais ! Ma première astuce est d’éviter les journées trop chargées justement (je n’hésite pas à refuser des invitations ou à venir chercher mon enfant plus tôt/l’amener plus tard). Je fais surtout attention au sommeil/alimentation.
    Si je sens qu’on est limite, je prends en charge le plus possible en mode « on mon/ma petit(e) chéri(e) » un peu comme toi : dans les bras de maman, soirée toute simple (pâte/dessin animé) et hop au dodo. Dans ces moments là, avant que ça n’explose, j’ai remarqué que mes enfants aiment être chouchoutés « comme des bébés », je ne leur dis pas de faire les choses mais je les accompagne comme je le ferais avec un petit de 12/18 mois. Ils adorent.
    Si la crise est enclenchée, on propose un câlin, comme toi, si ça ne fonctionne pas on les isole, en mode « tu as le droit d’être fâché, mais pas de nous crier dans les oreilles ». On en discute quand c’est plus calme.

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  3. On a rarement ce genre de crise à la maison. Quand ça arrive et que le dialogue est rompu, je la laisse dans son coin crier et se fâcher… Et quand je sens que c’est le moment, on rouvre le dialogue pour apaiser tout ça. Mais je l’avoue, ça a dû arriver 3 fois!
    Bon courage

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  4. Courage ! On a vécu une telle période l’année dernière, à peu près à la même époque. C’est éprouvant, physiquement et psychologiquement, et nous aussi on se sentait très démuni (si tu veux relire ce que je disais à ce moment-là : https://misslune.com/2017/12/12/parents-en-mode-survie/).
    Et puis doucement, sans même qu’on le réalise vraiment, ça a fini par passer et maintenant c’est clairement de l’histoire ancienne !
    Et rien ne dit que Gustave fera de telles colères, hein 😉

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    1. Ah et je vois aussi de nombreuses similitudes entre Ernestine et ma Poupette, et nous, ça nous avait beaucoup aidé de discuter avec la maîtresse. Elle avait évoqué une potentielle précocité qui pouvait expliquer pas mal de choses….

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      1. Les crises étaient vraiment fréquentes à ses deux ans (entre l’hospitalisation d’Alphonse et la naissance de Gustave… normal). Maintenant, elles sont plus rares mais toujours aussi violentes. Je sais que c’est une phase normale que beaucoup d’enfants connaissent mais j’ai hâte de clore ce chapitre !

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  5. Je compatis. Moi j’essaye de crier plus fort, mais ça ne marche pas. Le câlin? c’est non aussi. Alors en général je les laisse se calmé seul dans leur chambre, je me sens un peu nulle mais c’est le seul truc qui fonctionne à peu près (et qui permet à ma grosse colère à moi de ne pas émerger).

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